Article posté par ΨOliveM.
Paru le samedi 25 octobre 2014 à 01:35
Vu 4224 fois.
Le taravana
Le syndrome taravana désigne la maladie de décompression chez les apnéistes.
Ce phénomène a été décrit en 1947 et observé notamment en 1958 chez les pêcheurs de perles en apnée des Tuamotu en Polynésie Française. Le mot est d'origine polynésienne et désigne l'accident de décompression des plongeurs en apnée (tara - tomber, vana - fou).
Bulles d'air On a longtemps pensé que les accidents de décompression étaient impossibles chez les apnéistes. On sait maintenant que ce type d'accident peut toucher les apnéistes qui descendent de façon très fréquente à des profondeurs importantes, et sur de longues durées. Les intervalles entre chaque plongée profonde sont trop courts pour permettre à l'organisme d'évacuer l'azote, qui, accumulé progressivement, finit par atteindre le seuil de sursaturation critique, provoquant l'accident.
Quand survient l'accident Certaines conditions doivent être réunies pour provoquer un accident de décompression: profondeur, temps d'apnée, grande vitesse de remontée (> 1,5 m/s), et temps de récupération trop faible en surface. Ces conditions extrêmes peuvent être rencontrées chez certains chasseurs utilisant des scooters sous-marins, des ceintures largables, ou encore chez les adeptes du "No Limit" lorsque la vitesse de remontée est importante grâce au parachute. A noter également qu'un effort musculaire à la remontée constitue un facteur aggravant, tout comme l'âge, le froid, et la fatigue.
Symptômes et traitement Les symptômes peuvent aller de simples vertiges ou nausées, à de graves problèmes neurologiques (paralysies, cécité, troubles de la parole,...), qui sont la conséquence d'obstruction d'une artère ou d'une veine par des bulles d'air. Le traitement passe par une recompression rapide en milieu hyperbare mais le délais de prise en charge doit être rapide pour éviter des séquelles.
Courbe de sécurité du Dr HERAN Le Dr Nicolas HERAN a proposé une méthode simple et pratique de prévention en limitant le nombre horaire de descentes, en fonction de la durée totale de séjour dans l'eau, de la durée moyenne des apnées et de la profondeur.
Par exemple : pour une compétition de 3 heures, sur un fond 35 mètres, le plongeur réalisant des apnées moyennes au fond de 2 minutes, devra se limiter à 12 descentes par heure, soit un temps moyen de récupération en surface de 3 minutes.
Quelques bons conseils La prévention passe tout d'abord par le respect des règles élémentaires de sécurité en apnée. Règles qui, soit dit en passant, ne sont absolument pas appliqués chez les pécheurs de nacre et de perles pour des raisons de rentabilité.
Ne plongez pas si vous vous sentez fatigué
Sortez de l'eau si vous avez froid
Respectez les temps de récupération
Surveillez le nb de plongées / heure (cf. tableau du Dr HERAN)
En "No Limit" lâchez le parachute à l'approche de la surface afin de réduire votre vitesse de remontée