Article posté par GéraldineV.
Paru le mardi 23 février 2016 à 22:12
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Yogapnée !
Le yoga est une des voies possibles pour améliorer ses performances d'apnéiste et nous allons voir dans cet article en quoi il peut nous aider...
Bonjour à toutes et tous,
Cet article s'adresse à tous les apnéistes de l'USO, notamment à celles et ceux qui ont participé aux séances d'apnée statique. Plusieurs d'entre vous avec qui j'ai échangé de façon informelle sur le yoga souhaitaient en savoir plus et je vous propose ici un petit retour sur la pratique qui m'a été enseignée (école de Swami Satyananda Saraswati).
Ce sujet m'a intéressée l'année dernière, lors de mon DU « Education à la santé par le yoga », au cours duquel j'ai proposé un protocole aux plongeurs de Châteauneuf sur Loire, qui découvraient l'apnée, avec Christian comme enseignant (et tuteur de stage, merci Christian !).
Je ne prétends pas expliquer en un article, l'ensemble des passerelles entre le yoga et l'apnée, mais l'origine que nous connaissons déjà toutes et tous, à savoir Jacques Mayol, puis Umberto Pelizzari.
Jacques Mayol était disciple d'André Van Lysebeth, un des pionniers du yoga en Occident, qui lui a enseigné les techniques de Pranayama (yoga du souffle), notamment Kapalbhati (technique où l'expiration est forcée et l'inspiration passive) et la respiration alternée, pour se préparer aux plongées en apnée.
Approche possible pour les apnéistes :
La prise de conscience de la respiration naturelle, étape nécessaire et loin d'être si évidente, pour arriver à la respiration yoguique complète, soit abdominale, thoracique et sous-claviculaire.
Le travail sur l'apnée et les émotions associées, générées par les rétentions de souffle, notamment à poumons vides.
L'introduction de la notion « d'espace intérieur » (sujet que je ne développe pas ici).
Pratique et maîtrise des Pranayamas, tels que Kapalbhati, Nadi Shodan (respiration alternée) et des techniques telles qu'Uddian Bandha (action volontaire sur le diaphragme, photo ci-contre).
Ces techniques de Pranayama agissent comme le phénomène, connu en apnée, de vasoconstriction périphérique, c'est-à-dire une contraction des vaisseaux cutanés qui favorise l'irrigation sanguine des organes « nobles », notamment le c½ur et le cerveau.
Pour résumer, le yoga permet d'agir sur la souplesse du diaphragme et l'amplitude de la cage thoracique. Au niveau respiratoire, le volume pulmonaire augmente, associé à une prise de conscience du souffle. Le Pranayama apprend à ralentir le souffle et le rythme cardiaque, ainsi calme le mental et au final, améliore l'oxygénation et les échanges gazeux sans phénomène d'hyperventilation.
Le yoga peut donc être une aide précieuse en terme de préparation à l'apnée, mais n'oublions pas pour autant les nombreuses techniques à travailler et l'entrainement spécifiques à notre discipline.
Bonnes apnées à toutes et tous, au plaisir d'échanger avec vous.